Les tics d’écriture, qu’est-ce que c’est ? 

Comme son nom l’indique, c’est un tic dont nous n’avons parfois même pas conscience. Des tournures de phrases qu’on utilise constamment, des fautes qui se répètent à longueur de page, des constructions inadaptées qui se multiplient. Le plus dur à faire c’est de le réaliser pour pouvoir les débusquer. Une fois qu’on les voit, on peut les corriger. 

J’en ai des tonnes !! Par exemple, j’ai tendance à insérer systématiquement des incises de narration beaucoup trop longues dans mes dialogues ou encore utiliser les mêmes expressions (un sourire illumine son visage… ) à chaque chapitre. Je confonds aussi régulièrement  » ces  » avec  » ses  » (je sais, j’ai honte… ) et d’autres trucs, mais bon, vous avez compris le principe ! 

Je vais partager ici toutes mes astuces et combines pour débusquer tous vos tics d’écriture, fautes et autres joyeusetés qui alourdissent vos textes. 

Les fautes et autres prises de tête. 

Faut-il que je le précise ? Avant de publier et surtout, avant d’envoyer un manuscrit à une maison d’édition, il faut éliminer les erreurs de syntaxe, de conjugaison, etc… 

Sans rire, les histoires qui grouillent de fautes, même dans le titre, pullulent sur Wattpad. Pitiééééééé, nous sommes à l’air d’internet, les correcteurs en ligne ne manquent pas. Plus vous vous corrigerez, plus vous écrirez correctement et vos lecteurs vous en remercieront. 

Voici deux correcteurs qui peuvent être d’une grande aide :

– Cordial propose des suggestions et des améliorations face aux erreurs commises. Dans sa version gratuite, il vous permet de corriger des textes jusqu’à 1 000 mots. 

– Scribens  est l’un des meilleurs correcteurs en ligne gratuits. Cet outil corrige l’orthographe, la grammaire, la conjugaison et la ponctuation.

Petit conseil, faites vos corrections sur votre texte d’origine et surtout pas directement sur Wattpad. Si un jour vous êtes banni (ça arrive à tout le monde… la preuve… ) vous perdrez vos modifications !

Les espacements et les règles de la ponctuation. 

Oui, je sais ce n’est pas ce qui est le plus important, mais comme je me prends la tête avec ça en ce moment même, autant que je vous en fasse profiter !

Voici les règles qui régissent les espacements en français : 

– Pas d’espace avant, un espace après : point, virgule, points de suspension. Jusque-là, c’est hyper simple ! 

Pour les parenthèses, on reste concentrés : 

– Un espace avant, pas d’espace après : parenthèse ouvrante, crochet ouvrant.

– Pas d’espace avant, un espace après : parenthèse fermante, crochet fermant.

Donc, si j’écris  » je vais devenir folle tellement je fais d’erreurs  » entre parenthèses, ça donne ça : (je vais devenir folle !). Bon, en fait, c’est hyper simple, il suffit de le savoir. 

– Un espace avant, un espace insécable après : guillemets français ouvrants.

– Un espace insécable avant, un espace après : deux-points, point-virgule, point d’exclamation, point d’interrogation, guillemets français fermants, pourcentage, signes mathématiques.

Qu’est-ce qu’un espace insécable ? 

C’est un caractère spécial qui évite un saut de ligne entre deux éléments. Donc, ça colle votre mot et votre signe de ponctuation. En parlant de ça, savez-vous comment l’insérer ? 

– Sous Word : CTRL + MAJ + espace
– Sous Docs : ALT + 255

Pendant que j’y suis, voici les raccourcis pour certaines majuscules spéciales :
ALT+128 : Ç (ç cédille majuscule)
ALT+144 : É (é accent aigu majuscule)
ALT+183 : À (à accent grave majuscule)

Bien sûr, tout ça peut paraître insignifiant, ce sont des menus détails. Cela ne va rien changer à la qualité de votre histoire si vous mettez un espace entre vos parenthèses ou si vous ne mettez pas de cédille à votre  » c  » majuscule. Mais pour le lecteur, et encore plus pour une éventuelle maison d’édition, ça en a. Ce sont des petites choses sur lesquelles on bute facilement en lisant et ce sont des fautes qui seront systématiquement relevées par votre éditeur. Donc autant les corriger en amont. 

Et vous savez ce qui me hérisse le poil aussi pendant mes lectures ? Le mauvais placement des virgules ! Petit rappel : 

 » La virgule permet de marquer une courte pause dans la phrase. C’est un séparateur qu’on utilise fréquemment pour laisser le lecteur respirer et donner du rythme dans la phrase. « 

Parfois, j’hésite encore sur leur placement. Ce peut-être un vrai casse-tête et avec une virgule, le sens peut changer. 

Exemple :  » Les gens intelligents ont compris.  » (seuls les gens intelligents),  » Les gens, intelligents, ont compris.  » (tous les gens) 

Vous voyez 😉 Donc prenez le temps de bien les placer.

Les répétitions, adverbes, participe présent et autres billevesées

Rien que d’écrire ces mots, j’en ai de l’urticaire. C’est un de mes gros points faibles. Je suis capable de faire cinq répétitions dans la même phrase ! (véridique… ) Mais je me soigne. Et mon premier traitement contre ce mal épineux, c’est un petit logiciel dont je ne peux plus me passer : 

Repetition detector. 

Vous avez la version en ligne et le logiciel à télécharger. La licence pour un usage illimité coûte 5€60. Autant dire que je n’ai pas hésité longtemps. 

 » Repetition Detector 2 vous aide à lutter contre les répétitions (et conserve votre mise en forme), mais pas seulement : auxiliaires, adverbes et adjectifs abusifs, phrases entières  » tics d’écriture  » et répétitions euphoniques sont aussi repérables. « 

En un clic, il vous débusque toutes vos répétitions et vous n’avez plus qu’à les corriger. Un jeu d’enfant ! 

Enfin presque… Arrivé à ce stade, il faut vous munir d’un autre outil précieux : un dictionnaire des synonymes. Voici l’un des plus puissants : le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

Vous y trouverez les synonymes, les antonymes et aussi la proxémie. Cette dernière est un vrai Saint Graal pour tout écrivain qui se respecte. Ce sont des termes proches de celui que vous cherchez. Cela va bien au-delà de la synonymie. 

Personnellement, j’ai un petit carnet qui me suit partout et où je note des listes de synonymes ou des mots proches et même certaines tournures de phrases. Cela m’évite de toujours naviguer entre plusieurs pages internet. 

Pour ce qui est des adverbes (doucement, tendrement, délicatement… ) il ne faut pas trop en abuser. Si vous en avez à chaque ligne, il faut épurer. Pareil pour les participes présent (sursautant, se retournant, se disant… ), qu’on utilise surtout dans les incises. Si vous les transformez en les incluant dans la narration, leur nombre diminuera naturellement. Autres petites manies avec lesquelles je me bats constamment : les points de suspension. J’en mets partout. C’est pareil avec les points d’exclamation. Il faut les utiliser de manière juste. S’ils ne sont pas indispensables, virez-les ! 

Verbes faibles ou  » je frise la crise de nerfs « 

Faire, être, avoir, dire, vouloir et pouvoir… Voici la liste des verbes faibles. Je fais ceci. Il fait cela, dit-il… Ça foisonne de partout. Une fois encore, je m’arme de Repetition Detector pour les trouver et je m’aide du CNRTL pour les remplacer. Après plusieurs crises de nerfs, on prend le pli et les verbes forts viennent d’eux mêmes. Ne paniquez pas, ils ne doivent pas disparaître totalement. Tout est une question d’équilibre. 

Comment s’en sortir ? 

Face à la somme de travail de relecture et de correction qui vous attend, vous en avez les bras qui tombent. Comme je vous comprends… Deux mots pour vous aider : méthode et patience. Corrigez chapitre par chapitre. Mettez-vous un objectif, un ou deux par jour. Faites-vous une liste de choses à vérifier. 

Voici la mienne :

1 – Petit tour sur Cordial pour la grammaire, l’orthographe et la conjugaison. Attention à la concordance des temps.

2 – Répétitions avec Répétition detector. Je les modifie avec des synonymes que je trouve sur le CNRTL. 

3 – Toujours avec cette petite merveille, je fais une recherche précise des mots ou verbes que j’utilise (trop) souvent : glisser, poser, lèvres, bouche, mains, doigts, sourire, mais, mouvement… (y’en a une longue liste… ) 

4 – Je continue en débusquant les adverbes et le participe présent, ainsi que les verbes faibles. 

5 – Je vérifie également le conditionnel présent (je serais – tu serais) qui peut se confondre avec le futur simple (je serai – tu seras). 

6 – Je me concentre sur les incises et les inclus dans la narration ou les élimine carrément quand ils ne sont pas indispensables. 

7 – Une dernière relecture pour couper les phrases trop longues et limiter les  » et  » en trop grand nombre.

Et voilà ! Vous êtes épuisés ? Vous m’étonnez… Mais il faut bien ça, ma petite Lucette 😉

Et vous, avez-vous des tics d’écriture ? Comment faites-vous pour vous en défaire ? Partagez vos astuces avec nous. ^^

Je suis une auteure qui adore écrire (en pyjama dans son lit) des histoires prenantes mais sans prise de tête, des histoires d’amour, croustillantes (encore mieux) ou carrément torrides (j’adore !) qui finissent toujours bien.

Il y a une seule chose en commun à toutes mes histoires : 

Des hommes qui s’aiment avec passion.